Archive for Malika GROGA BADA

Eric Marchand et les Balkaniks

Erik Marchand et les Balkaniks
Eric Marchand et les Balkaniks

Dommage pour ceux qui ont manqué l’événement, il ne leur reste plus qu’à se mordre les doigts ! Seul au milieu de cette grande scène, entouré de ses musiciens, il en imposait. Eric Marchand et les Balkaniks ont emporté leur auditoire dans un voyage musical des côtes bretonnes aux confins des Balkans. Son feutre noir vissé sur la tête, un petit sourire perpétuel sous la moustache grise, le grand seigneur a revisité les styles et les genres dans des mélanges surprenants de justesse. Des cuivres tonitruants, des violons plaintifs, un accordéon de belle taille qui se déployait au gré des harmonies, une violoncelliste virevoltante et des guitares tziganes. Ah ces guitares tziganes ! Toucher aérien, toucher magique. Un orchestre de virtuose, aux regards farouches, pour accompagner un dieu de la musique, bienveillant. Les spectateurs ont eu du mal à rester assis. Le concert d’Eric Marchand se résume en un mot : fabuleux.

Visitez le site d’Eric Marchand

Malika GROGA BADA, Côte d’Ivoire

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Le cabinet médical du FIL

Le docteur Yannick Le Marec, médecin bénévole du FIL

Le docteur Yannick Le Marec, médecin bénévole du FIL

Tout peut arriver en dix jours de festival. Pour prévoir… l’imprévu, le FIL a son propre cabinet médical, situé au premier étage du Palais des congrès. Depuis 23 ans (oui, oui !), Yannick Le Marec et Alain Hamelin y officient, bénévolement. Jovial, le Docteur Le Marec explique son engagement : « On aime la culture bretonne, alors… »

Assistés d’un kinésithérapeute et d’une infirmière, les deux médecins se partagent deux plages horaires : 12 h – 14 h et 18 h – 20 h. Usant de leur influence et de celle du festival auprès des laboratoires, ils disposent d’une pharmacie plutôt fournie qui leur permet de parer au plus pressé. « On a souvent des maux de gorge (dus au climat), des contractures, des entorses, des traumatismes légers…Plus le festival avance, plus la fatigue se fait sentir, surtout chez les danseurs et les chanteurs. »

À la question de savoir combien de temps il tiendront encore le cabinet : « On est là au moins jusqu’à la 40e édition. Après, on verra… Il y a d’autres choses à faire au festival ». Chapeau, docteurs !

Malika GROGA BADA, Côte d’Ivoire

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Le korrigan du quai

« Je dors peu. Il y a beaucoup de choses intéressantes à faire… ». La voix est basse, le ton posé. Dans le regard bleu semblent tourbilloner les mystères et les légendes celtiques. Ne sommes-nous pas au pays des

François Plisson, auteur de bandes dessinnées

François Plisson, auteur de bandes dessinnées

elfes, des korils et des poulpikans ? Vues sous cet angle, les grandes oreilles de François Plisson paraissent… normales.

Sur le Quai des livres, il tient son stand tout seul. Amusé, son voisin confie qu’il attire beaucoup de monde, surtout les enfants. « Ils traînent leurs parents jusqu’au stand et n’hésitent pas à lui demander “ce sont des vraies ?” ». Il faut dire que ses prothèses en latex font plus vraies que nature…

Le stand des Editions de la Fibule

Lorsque vous achetez un livre, armé de ses pinceaux et de sa palette de gouache, il vous dessine un korrigan malicieux  qui paraît prêt à bondir sur vos genoux et à vous tirer la langue. « Ça fait trois ans que je viens au festival et j’aime bien. J’aime la Bretagne ».

Louveteau, puis scout, François Plisson a sillonné la région. Son imaginaire d’enfant s’est nourri des bruits de la forêt, de la mer, de la nuit. « Il fallait marcher pour prendre le relais (des gardes). Les grands ducs nous suivaient du regard, les arbres craquaient, le vent dans les feuilles… ». Le petit garçon a peur. Et son imagination est fertile. « C’est un processus normal. On se réfugie dans l’imaginaire pour se protéger parfois, s’isoler, s’évader du quotidien ».

Rien de surprenant à ce que la première collection de sa propre maison d’édition, Les éditions de la Fibule, parlent de légendes : Les korrigans d’Elidwenn. Il est facile de passer des heures avec François Plisson. Il parle de son travail avec passion.

Visitez le site de François Plisson.

Malika GROGA BADA, Côte d’Ivoire

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Cuisine, musique et ring de boxe

« Concours Kitchen Music Lancelot, accès libre ». Le programme ne donne pas plus d’informations. Kitchen Music ? Il s’agit sûrement de musiques exécutées avec des instruments de cuisine !
Au centre de l’espace Bretagne, où se tient le concours, un ring. Mazette ! J’avais oublié le côté « Lancelot ». Il s’agirait donc de joutes… Encore mieux que ce à quoi je pensais : des combats à coups de passoire, de spatules en bois ou des lancers de poêles à frire.
Juchée sur un banc de fortune, je trépigne et lorsque les deux animateurs font leur entrée, j’applaudis à tout rompre. La présentation du concours est succinte : le jury, c’est le public. Et sans plus tarder, les présentateurs introduisent le premier concurrent. L’homme fait son entrée, escorté par les déhanchements des pipe girls (prononcez païpe) et les vivas de la foule. Les yeux comme des soucoupes, je remarque son kilt et sa cornemuse. Eh non ! Ni combat, ni lancers de cuillers, il s’agit d’un banal concours de musique.

Victoria Grant. L'écossaise, était la seule concurrente du concours

L'espace Bretagne a refusé du monde

Robert Watt, troisième du concours

Banal ? Pas tant que ça ! Chacun des dix candidats a ses astcuces pour « amadouer » les juges. Ian Robertson procède à un lancer de carambars, Cédric Le Bozec de cacahouètes… Les uns à la suite des autres, avec dextérité, les concurrents exécutent des airs enlevés qui nous font battre la mesure, chanter ou danser. Pour la plupart habitués du FIL, ils viennent du monde entier. De Bretagne bien sûr, mais aussi d’Irlande, d’Ecosse, du Pays de Galles et même d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

Mathew Supranowicz, le jeune concurrent australien

Fin du concours, le jury rend son verdict. Le gagnant est Andrew Carlisle, d’Irlande. Dommage, dommage ! Ce n’était pas mon candidat, mais j’applaudis quand même. Le jeune Supranowicz a tout le temps de devenir champion.

Le public se disperse et je rentre vers la salle de rédaction. C’est vrai, le Kitchen Music Lancelot n’était pas ce à quoi je m’attendais. Mais, au fond, c’est mieux qu’assister à des pugilats, non ?

Ps : Lancelot est une brasserie bretonne. Décidément, j’avais tout faux !

Malika GROGA BADA, Côte d’Ivoire

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ETEM

Etem, après sa prestation au Cohiba Café

Etem, après sa prestation au Cohiba Café

Pour ceux et celles qui aiment le rock folk à la sauce bretonne, ne manquez pas l’occasion de voir Entre Terre Et Mer. Ils sont arrivés, en trois notes de cornemuse, à faire d’un bar désert le lieu le plus chaud de la rue Jules-Ferry. Si vous ne les avez pas vu au Cohiba Café, il n’est pas trop tard. Ils se produisent au Admiral Benbow Pub les 6 et 7 Août. Et pour en savoir plus sur le groupe : www.myspace.com/groupeetem

Malika GROGA BADA, Côte d’Ivoire

Navina KADEN, Allemagne

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Pendant le festival, les restaurants se régalent

Dix jours de festival, 700 000 personnes… A Lorient, ce sont sans doute les bars et les restaurants qui en profitent le plus. Selon les officiels du festival, ils font l’équivalent de trois mois de recettes en dix jours. Les patrons nous le confirment.
Tenons, le Hue, Cocotte. M. Bichelot, gérant du restaurant situé rue Jules-Ferry, explique qu’un jour ordinaire, 50 personnes mangent à Hue, Cocotte. « Durant le FIL, on sert à peu près 250 couverts et plus de 500 verres ! » explique-t-il. Pendant le festival son revenu est multiplié par… dix ! Avec un sourire, M. Bichelot hésite à déclarer le revenu du restaurant. Il consent quand même à nous dire que le ticket moyen à Hue, Cocotte est de 16€. Un calcul simple nous montre que le restaurant fait un chiffre d’affaire d’au moins 5 000 euros par jour pendant le festival.
Les autres établissements se frottent aussi les mains. PAM PAM, un bar du centre-ville, travaille avec treize serveurs au lieu des deux qu’il emploie durant l’année. Le patron nous explique qu’ils font deux mois de chiffre d’affaires en dix jours. « On travaille beaucoup, on gagne beaucoup », dit-il.
Même McDonald’s, qui n’a « aucun problème financier », accueille quatre fois plus de personnes durant cette période. Delphine Jubin, la directrice du restaurant, explique que 2 500 à 3 000 personnes passent par le fast-food chaque jour. Ses horaires d’ouverture ont même changé : il ouvre de 7 h à 3 h du matin, au lieu de 8 h à 1 h. « On ferme parce qu’il le faut. Sinon, il y aurait du monde jusqu’aux premières lueurs du jour, explique-t-elle. C’est surtout tard la nuit que les festivaliers viennent casser la croûte ».
Par contre, certains patrons trouvent l’estimation de « trois mois de recettes en dix jours » un peu exagérée. A l’Inside Café par exemple, le patron nous explique que même s’il a plus de travail que jamais, il ne fait pas deux ou trois fois la recette habituelle. Au Saveur Sushi, le patron n’est pas trop heureux non plus, mais pour des raisons différentes : « On n’aime pas le festival, dit-il en souriant. Du moins professionnellement ! ». C’est compréhensible : au FIL, le kebab est moins cher et les repas traditionnels sont plus intéressants. « On vend moins que la semaine dernière mais je comprends », lâche-t-il blasé.
Pinar Ersoy, Turquie – Malika Groga, Côte d’Ivoire

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Les sonneurs touchent les âmes

Les porte-drapeaux

« Le but c’est de mélanger tous les bagadoù » explique Michel, danseur, dans la cacophonie ambiante. Nous sommes place Alsace-Lorraine, point de départ du triomphe des sonneurs. Environ trois mille sonneurs et danseurs, venant de partout dans le monde, sont là pour ce défilé. Il règne un désordre indescriptible : rires, cris, invectives, poches de cuirs qui émettent des couinements plaintifs, caisses qui résonnent sourdement… Sans parler des danseuses qui vérifient le bon ordre de leurs tenues et du public où circulent pintes de bière et chopes de cidre. Quelques uns préparent leurs appareils photos ou leurs téléphones portables : c’est sûr, le triomphe sera immortalisé des millions de fois

Annick, bénévole, demande gentiment de s’écarter du chemin : c’est presque le moment d’y aller et il ne faut pas obstruer la voie. Ses yeux rouges témoignent de sa fatigue, mais elle accomplit sa tâche avec un plaisir évident. « Pour nous, c’est la chose la plus importante, explique-t-elle gentiment. On fait ça pour eux, pour nous. J’ai toujours baigné dedans. »

Une vue de la parade

C’est le coup d’envoi. Les sonneurs donnent le ton, la procession s’ébranle. Plus de sons discordants, plus de pas hésitants. L’ordonnencement des bagadoù est précis et le pas n’est pas sans rappeler un défilé militaire. Dans un bel ensemble les musiciens exécutent leurs partitions. La musique s’élève, aérienne, pure, poignante. Elle prend au cœur et aux tripes. La Celtie entière se retrouve unie et c’est d’un même mouvement que, tel les enfants de Hamelin, nous suivons cornemuses, binious et bombardes, emportés par leur chant puissant.

A chacun sa photo souvenir

La foule hétéroclite grossit tout au long du parcours. Les korollerien exécutent des pas de danse rythmés par la musique et le public qui bat la mesure. Les plus jeunes ont des points d’observation plutôt insolites. Cela va de la poussette surélevée, aux épaules des parents, en passant par les abri bus et les platanes où ils se tiennent parfois en équilibre précaire.

Durant cette heure de défilé, toutes les barrières se sont effondrées : l’âge, le sexe, la langue… Plus rien ne compte. Tous et toutes se reconnaissent dans cette musique, dans cette culture. Ils ont le sentiment de faire parti d’un tout. Ce triomphe n’est pas seulement celui des sonneurs. C’est celui de la Celtie toute entière.

Malika GROGA BADA, Côte d’Ivoire

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